Édition du mardi 13 mars 2018
« Surplus » budgétaire : Emmanuel Macron rejette l'idée d'une quelconque redistribution
Emmanuel Macron a douché les espoirs nés de la proposition faite la semaine dernière par le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Joël Giraud, dans un entretien au quotidien Les Echos (lire Maire info d’hier).
Le président de la République a rappelé, hier, depuis l’Inde, qu’il n’était pas favorable à une quelconque redistribution de la « cagnotte fiscale » générée par la bonne conjoncture économique. Que ce soit en direction des Ehpad, des territoires « fragilisés par la désindustrialisation » voire aux personnes bénéficiant des minimas sociaux, comme l’a suggéré le député de la majorité (Hautes-Alpes).
La priorité du chef de l’Etat reste bien le désendettement. « Nous sommes bien loin d’avoir le luxe de nous poser la question de redistribuer quelque cagnotte que ce soit quand nous avons encore le niveau de déficit, et a fortiori de dette, qui est le nôtre », a tranché Emmanuel Macron.
Alors que l’Insee a revu la croissance de 2017 de la France à la hausse (entraînant un surplus de recettes fiscales évalué à 4,3 milliards d'euros) et annoncé que cette dynamique devrait se poursuivre en 2018, Joël Giraud avait estimé que - le déficit de l’Etat s’acheminant vers les « 2,7 % ou 2,8 %, inférieur donc à l'objectif du gouvernement de 2,9 % » - les rentrées fiscales supplémentaires pourraient être engagées à hauteur de « 20 % » dans des « mesures d’urgence ».
Mais Joël Giraud a toutefois corrigé le tir hier en se défendant d'avoir présenté des propositions aboutissant à dégrader les comptes publics : « Comme le Premier ministre, j'ai indiqué et je le pense fondamentalement, que cela doit servir d'abord au désendettement ». Mais « c'est le rôle du Parlement et du rapporteur général, en lien direct avec les électeurs et les contribuables, d'évaluer les éventuels angles morts des réformes », a-t-il ajouté, estimant que la « bonne fortune » budgétaire de la France rendait « la correction possible sans aboutir à des impasses budgétaires ».
Il avait notamment pointé, la semaine dernière, la situation des territoires en proie à la désindustrialisation qui « ont été pénalisés par une ponction dans le budget 2018 sur la DCRTP » (dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle) et où « il faudrait rééquilibrer les choses ». « Nous devons mettre des moyens pour ces régions qui se délitent, en particulier ces territoires en déshérence industrielle […] qui ne peuvent pas rebondir sans aide », avait-il ajouté jugeant que « l'intérêt » porté par le gouvernement aux territoires ruraux n'a « pas encore été vraiment entendu ».
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait lui aussi redit l’inflexibilité du gouvernement sur ce point et sa priorité au désendettement, face à ceux dans la majorité qui souhaitent une part de redistribution. « Ne refaisons pas les erreurs du passé où dès que les choses allaient mieux immédiatement on se mettait à redistribuer l'argent public, c'est-à-dire l'argent des contribuables », a-t-il expliqué faisant notamment allusion aux « cagnottes » fiscales du gouvernement Jospin au tournant de l'an 2000.
Une position saluée par Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE). « Chaque fois que le déficit de la France passe en dessous de 3%, il y a des bonnes âmes qui parlent de cagnotte, a-t-il déclaré hier sur BFM Business. Si on les écoute, ça veut dire que 3%, ça ne sera pas le maximum du déficit en France, ce sera le minimum, ça veut dire que le déficit ne passera jamais en dessous de 3% ».
Consulter les estimations de l'Insee.
Le président de la République a rappelé, hier, depuis l’Inde, qu’il n’était pas favorable à une quelconque redistribution de la « cagnotte fiscale » générée par la bonne conjoncture économique. Que ce soit en direction des Ehpad, des territoires « fragilisés par la désindustrialisation » voire aux personnes bénéficiant des minimas sociaux, comme l’a suggéré le député de la majorité (Hautes-Alpes).
La priorité du chef de l’Etat reste bien le désendettement. « Nous sommes bien loin d’avoir le luxe de nous poser la question de redistribuer quelque cagnotte que ce soit quand nous avons encore le niveau de déficit, et a fortiori de dette, qui est le nôtre », a tranché Emmanuel Macron.
Alors que l’Insee a revu la croissance de 2017 de la France à la hausse (entraînant un surplus de recettes fiscales évalué à 4,3 milliards d'euros) et annoncé que cette dynamique devrait se poursuivre en 2018, Joël Giraud avait estimé que - le déficit de l’Etat s’acheminant vers les « 2,7 % ou 2,8 %, inférieur donc à l'objectif du gouvernement de 2,9 % » - les rentrées fiscales supplémentaires pourraient être engagées à hauteur de « 20 % » dans des « mesures d’urgence ».
Mais Joël Giraud a toutefois corrigé le tir hier en se défendant d'avoir présenté des propositions aboutissant à dégrader les comptes publics : « Comme le Premier ministre, j'ai indiqué et je le pense fondamentalement, que cela doit servir d'abord au désendettement ». Mais « c'est le rôle du Parlement et du rapporteur général, en lien direct avec les électeurs et les contribuables, d'évaluer les éventuels angles morts des réformes », a-t-il ajouté, estimant que la « bonne fortune » budgétaire de la France rendait « la correction possible sans aboutir à des impasses budgétaires ».
Il avait notamment pointé, la semaine dernière, la situation des territoires en proie à la désindustrialisation qui « ont été pénalisés par une ponction dans le budget 2018 sur la DCRTP » (dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle) et où « il faudrait rééquilibrer les choses ». « Nous devons mettre des moyens pour ces régions qui se délitent, en particulier ces territoires en déshérence industrielle […] qui ne peuvent pas rebondir sans aide », avait-il ajouté jugeant que « l'intérêt » porté par le gouvernement aux territoires ruraux n'a « pas encore été vraiment entendu ».
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait lui aussi redit l’inflexibilité du gouvernement sur ce point et sa priorité au désendettement, face à ceux dans la majorité qui souhaitent une part de redistribution. « Ne refaisons pas les erreurs du passé où dès que les choses allaient mieux immédiatement on se mettait à redistribuer l'argent public, c'est-à-dire l'argent des contribuables », a-t-il expliqué faisant notamment allusion aux « cagnottes » fiscales du gouvernement Jospin au tournant de l'an 2000.
Une position saluée par Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE). « Chaque fois que le déficit de la France passe en dessous de 3%, il y a des bonnes âmes qui parlent de cagnotte, a-t-il déclaré hier sur BFM Business. Si on les écoute, ça veut dire que 3%, ça ne sera pas le maximum du déficit en France, ce sera le minimum, ça veut dire que le déficit ne passera jamais en dessous de 3% ».
A.W.
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